mercredi 10 juin 2009

L'éco-nutrition, vers un choix responsable

L'éco-nutrition, vers un choix responsable, par Carolji Corbeil, magazine Wellness Networker, octobre 2005, Nouveau-Brunswick. ( éconutrition, éco-nutrition )

Aujourd’hui, je profite d’un temps splendide pour flâner au bord de la « côte » ensoleillée de Grand-Barachois. Je respire le bon air frais du large en croquant à belles dents une délicieuse pomme bien rouge. Cette marche méditative me permet de m'observer comme faisant partie de la nature. J’abandonne alors mon sentiment d'être supérieure à l'environnement. Lorsque je m'observe depuis l'intérieur de ma nature, il me devient apparent que l'univers est semblable à soi. Comme chacun de nous, l'Univers grandit, prend de l'expansion et évolue.

En grignotant ma pomme, je plonge mon regard dans la houle formée d’un nombre infini de vaguelettes agitées en me rappelant qu’on estime à six milliards le nombre d’habitants qui peuple la Terre. Et, qu’en 2010 ce chiffre dépassera les sept milliards d’individus. L’augmentation démographique fait pression sur les ressources de la terre. Comment une planète dont les ressources nourricières ne se renouvèlent pas au même rythme que son exploitation pourra sustenter une population en constante augmentation?

Le présent rythme d’exploitation de la Terre et l’inégalité de la distribution de ses ressources sont artificiellement maintenus, entre autres, par la croissance économique de l’industrie alimentaire. Les besoins d'un mode de production à haut rendement de l’industrie ont engendré des moyens de fabrication et de consommation qui sollicitent un peu plus chaque jour l'énergie des sols de la Terre.

L’ère spatiale et les recherches de la NASA au début des années 1950 ont permis aux multinationales de l’alimentation de passer de la cuisine au laboratoire permettant ainsi la conception et la production d’aliments synthétiques en très grandes quantités et ce, à moindre coût; comme le CheeseWhiz, les repas congelés, les cristaux de saveur et les arômes variés, les substituts d'aliments en poudre, etc.

Progressivement, le pouvoir d’achat et le jeu des échanges internationaux profitables aux principaux joueurs de l’industrie alimentaire influencent un peu plus la qualité nutritive des aliments qui se retrouvent sur les étagères des hypermarchés d’alimentation. Les aliments offerts par ces sociétés de consommation de masse perdent de leur fraîcheur parce qu'ils proviennent de loin, et doivent être entreposés pour les périodes de transport. Parce qu'ils sont transportés sur de grandes distances, les aliments n'ont plus le temps de mûrir sur leur plant, réduisant ainsi leur valeur nutritive, leur couleur, leur saveur et leur arôme si particulier.
En 1994, le monde industriel alimentaire commence à faire appel au génie génétique pour retarder la maturation des tomates qui devient le premier légume transgénique commercialisé. En 2002, on dénombre 58,7 millions d’hectares de plantes transgéniques cultivées dans le monde. Les organismes génétiquement modifiés (OGM) sont également utilisés pour lutter contre les effets de serres et la pollution atmosphérique et semble-t-il, apporteraient des solutions dans la gestion des déchets.

Le fait qu'avec l'utilisation des OGM, les agriculteurs répandent moins d'insecticides et d'herbicides, et donc polluent moins les cours d'eau, devrait être une bonne nouvelle. Cependant, une étude de l'Université Cornell; aux États-Unis démontre qu'une variété de maïs génétiquement modifié menace les papillons monarques. Des papillons meurent après avoir butiné des plants de ce maïs. Le plant qui produit son pesticide ne sait pas faire la différence entre un insecte nuisible et un autre non nuisible à son développement.
En réponse à la demande grandissante de production et de consommation l’industrie doit faire appel à la haute technologie pour développer des stratégies afin de maintenir ou re-créer artificiellement la couleur et la saveur des aliments. Du côté des arômes, c'est dans le domaine ultra secret des saveurs préfabriquées que l'industrie alimentaire ira trouver des solutions pour atténuer l’impact de sa croissance démesurée. Uniquement pour créer l’arôme artificiel de la fraise, les spécialistes de la reconstitution du goût utilisent plus d’une cinquantaine d'ingrédients, passant de l'acétate au butyrate d'amyle, au benzoate, au salicylate de méthyle et au isobutyrate cinnamique, etc

Pour participer à un développement et une prospérité durable, je peux prendre conscience de mes choix de consommation au quotidien. Je comprends que chaque micro-choix de consommation que je fais a une portée environnementale insoupçonnée.

Par exemple, l'achat de produits de culture locale peut diminuer grandement la distance que parcourt l'aliment entre le producteur et le consommateur, ce qui réduit la pollution causée par les transports. Les achats à proximité du domicile augmentent la viabilité des producteurs locaux et favorisent l’économie rurale. Ils développent aussi un esprit communautaire en créant des liens plus directs entre les producteurs et les consommateurs. Connaître la source du produit, c'est aussi une garantie de qualité.

Mes habitudes et mes préférences de consommation sont conditionnées par des traditions, par la mode et par ma culture. Je vais souvent vers ce que je connais et la nouveauté me fait parfois peur. Mais je sais que mes habitudes ont un prix et des conséquences sur l’environnement.
Présentement, pour produire un kilo de bœuf, il faut 2000 pieds carrés de sol et 100 000 litres d'eau alors que pour un kilo de soya ayant la même valeur nutritive, il faut moins de 1 % de cette superficie et moins de 1 % de cette eau pour sa production.

D’autres choix demanderaient de nous défaire de certaines perceptions. Par exemple, il existe dans la nature une source d'alimentation qui possède une haute valeur nutritive, dont la teneur est élevée en protéines, en lipides, en minéraux et en vitamines. Cette source d'énergie est en moyenne trois fois plus riches en protéines que les viandes que nous consommons. Ces protéines sont de meilleure qualité, étant plus facilement assimilables par notre organisme et favorisant le maintien d'une bonne santé. À quantité égale, cette source nutritive contient deux fois plus de protéine et de calories que le boeuf haché…

L’industrie alimentaire reconnaît déjà le potentiel de cette source alimentaire puisqu’ils ont discrètement introduit ceux-ci dans nos assiettes. Par exemple, la formulation "couleur ajoutée" sur les étiquettes de produits dans nos hypermarchés peut signifier qu'il s'agit de l'extrait de ce dont il est question. Il est déjà utilisé pour donner la pigmentation de couleur aux aliments. Entre autres, il est présent dans certain yogourt aux fraises, dans certaines barres de fruits congelées, dans des garnitures, des bonbons, dans le jus de pamplemousse rose, etc. Aussi, nous faisons déjà un peu ce choix…

Ma promenade s’achève. J’engloutis le dernier quartier de ma pomme juteuse en portant mon attention sur l’activité grouillante d’une fourmilière édifiée sur un petit monticule de sable à mes pieds. Puis, je lève mon visage dans votre direction en exhibant un large sourire-espiègle et je m’imagine en train de vous posez cette question : « Avez-vous deviné de quelle source d’alimentation aux milles et un potentiels il s’agit? »

L'auteur Carolji Corbeil
est Maître-enseignante Reiki et Praticienne en Healing Touch
Moncton, Nouveau-Brunswick
Sources:
Les sorciers de la papille, L'Actualité, 15 avril 2001, Schlosser, Eric; Denis, Dominique
Ras le bol qu’on decide pour moi, L'Actualité, 1 août 1999, Beaulieu, Carole
Food & Agriculture Organization (FAO)
http://www.greenpeace.ca/f/campagnes/ogm/
http://thecorporation.com/

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